


Texte et images avec l’autorisation de gallica.bnf.fr / Bibliothèque national français; compilé par motorracinghistory.com.
La Vie au Grand Air, 9e Année, No. 386, 2 février 1906.
MONSTRES D’AMERIQUE
Les voitures américaines sont des voitures de vitesse pure, comme nous n’en n’avons pas en France. * Sur l’une d’elles, la Stanley à vapeur, Marriott dépasse les 200 à l’heure
LES lecteurs de la Vie au Grand Air ont aujourd’hui la bonne fortune d’avoir sous les yeux les photographies de quelques « racers » américains choisis parmi les plus célèbres.
Voici, par exemple, la nouvelle 110-chevaux de Walter Christie : l’essieu avant est moteur, c’est le vilebrequin du moteur lui-même. Pour le démarrage et les vitesses réduites, il y a renvoi par un train d’engrenages double. Cette voiture, par sa conception même, est des plus étranges, surtout vue de l’avant. Elle tient d’ailleurs admirablement la route, est très rapide et nous ne devons pas oublier que sa sœur aînée, une 9o-chevaux construite d’après le même principe était, lors de la Coupe Vanderbilt, la voiture la plus rapide du lot américain.
Voici encore Jimmy Coey, au masque énergique, au volant d’une puissante six-cylindres, dont les organes moteurs n’offrent rien de particulier. Mais cette voiture va nous permettre de fixer immédiatement les deux traits caractéristiques de la plupart des monstres américains : direction à gauche, le plus souvent en dehors du châssis, et position du conducteur très à l’arrière. Les deux dispositifs sont justifiés parce qu’on tourne à gauche sur les pistes américaines et parce qu’au cas où, ayant viré trop vite, la voiture se retournerait, l’homme ne peut tomber dessous.
Nous n’avons point de ces monstres, en France, parce que nous n’avons guère d’épreuves de vitesse pure. Celles-ci sont-elles nécessaires, simplement intéressantes ou inutiles ?
C’est là un sujet trop grave pour être traité aussi rapidement.
Quoi qu’il en soit, ces racers américains, que nous avons souvent blagués, ont permis aux constructeurs des Etats-Unis d’accomplir de notables progrès et de satisfaire au jingoïsme de leurs nationaux. Cela, on ne saurait le contester, leur permet de lutter contre l’invasion européenne.
Enfin, et quoique notre vanité française en soit peu satisfaite, il faut bien décerner à Stanley le témoignage d’admiration qui lui est dû. Ce jeune constructeur de Boston a réussi, le premier au monde, à réaliser une vitesse supérieure à 200 kilomètres à l’heure (exactement 205 kil. 445).
Nous en sommes loin encore. J’entends bien que le sol d’Ormond Beach est merveilleux et que nous n’avons rien de tel en Europe. Mais il faut réagir et faire mieux quand même, sinon les temps redoutés seront vite venus.
C. FAROUX.
Photo citations, pages 82 + 83.
Le « Grey Wolf « (Loup gris). Cette voiture de course, construite par les usines Packard, a pris part à de nombreuses épreuves sur piste, et a remporté, au cours de la dernière saison, une belle collection de victoires.
La nouvelle 110-chevaux de W. Christie.
Cette voiture offre plusieurs points bien curieux. L’essieu avant est moteur et, en grande vitesse, est attaqué directement par les bielles. Aussi les 4 cylindres sont placés transversalement face à la route. Le conducteur et son mécanicien sont placés en arrière de l’essieu arrière. Le radiateur, en tubes à ailettes, est disposé en prolongement du capot antérieur. Ce véhicule est considéré par les Américains comme devant être un des plus rapides qui soient au monde, mais sa mise au point n’est pas complètement terminée.
Le Red Bird (Oiseau rouge). Sur cette voiture encore, on remarque la barre de direction, située en dehors et à gauche, et la position rudimentaire du conducteur Wurgis, les pieds dans de véritables étriers.
La voiture Thomas, conduite par Jimmy Coey. Le moteur est à 6 cylindres verticaux et développe une puissance de 150 chevaux. On remarquera, ici encore, la position du conducteur, assis directement au-dessus de l’essieu arrière. Le tube de direction est complètement en dehors du châssis.
Translation by DeepL.com, 19.04.2025 – Text and images by courtesy of gallica.bnf.fr / Bibliothèque national français; compiled by motorracinghistory.com.
AMERICAN MONSTERS
American cars are pure speed machines, unlike anything we have in France. * In one of them, the steam-powered Stanley, Marriott exceeds 200 miles per hour.
The readers of La Vie au Grand Air are fortunate today to have before their eyes photographs of some of the most famous American racers.
Here, for example, the new 110-horsepower of Walter Christie : the front axle is the engine’s crankshaft itself. For starting and for low speeds, there is a double gear train. This car is very unusual in design, especially when viewed from the front. It handles admirably good, is very fast, and we must not forget that its older sister, a 90-horsepower car built on the same principle, was the fastest American car in the Vanderbilt Cup.
Here is Jimmy Coey again, with his energetic mask, at the wheel of a powerful six-cylinder car, whose engine components offer nothing special. But this car allows us to immediately identify the two characteristic features of most American monsters: left-hand drive, usually outside the chassis, and a very rearward driving position. Both features are justified because American tracks are left-handed and because, if the car were to roll over after turning too quickly, the driver would not fall out.
We don’t have these monsters in France because we don’t have many purely speed trials. Are they necessary, simply interesting, or useless?
This is too serious a subject to be dealt with so quickly.
In any case one should know, these American racers, that we have often mocked over, have enabled US manufacturers to make significant progress and satisfy the jingoism (?) of their nationals. This, it cannot be denied, enables them to battle against the European invasion.
Finally, although our French vanity is not entirely satisfied, we must give Stanley the admiration he deserves. This young manufacturer from Boston was the first in the world to reach a speed of over 200 kilometers per hour (exactly 205.445 km/h).
We are still a long way off. I understand that the grounds on Ormond Beach are wonderful and that we have nothing like it in Europe. But we must react and do better, otherwise the feared for times will soon be upon us.
C. FAROUX.
Foto captions.
The “Grey Wolf.” This race car, built by Packard, took part in numerous track events and won a string of victories during its last season.
The new 110-horsepower car by W. Christie. This car has several interesting features. The front axle is driven and, at high speeds, is directly connected to the connecting rods. The four cylinders are also positioned transversely to the road. The driver and mechanic are seated behind the rear axle. The finned radiator is located in line with the front hood. This vehicle is considered by Americans to be one of the fastest in the world, but its development is not yet complete.
The Red Bird. On this car, we again note the steering bar, located outside and to the left, and the rudimentary position of the driver, Wurgis, with his feet in actual stirrups.
The Thomas car, driven by Jimmy Coey. The engine has six vertical cylinders and develops 150 horsepower. Here again, note the position of the driver, seated directly above the rear axle. The steering tube is completely outside the chassis.