This article was published in 1907, in a theme issue of La Vie au Grand Air, just before the seond French Grand Prix in that same year. This was one of the points, remembering the first application of pneumatic tires on the 1895 Paris-Bordeaux trial. It gives more insight information of that premeire by the company Michelin.


Texte et photos avec l’autorisation du Bibliothèque national français, gallica.bnf.fr/ https://www.bnf.fr/fr
Text and fotos compiled by motorracinghistory.com
La Vie au Grand Air, Vol. 10, No. 458, 29 juin 1907
LES PREMIERS PNEUS
C’est grâce aux pneumatiques que l’Automobile fit de si rapides progrès.
Les premiers essais furent curieux et l’on croit rêver lorsqu’on pense qu’ils ne remontent qu’à une dizaine d’années.
POUR le vélocipède, le pneumatique marqua un progrès incontestable et fut, pour lui, un élément de développement, mais on peut dire, sans être taxé d’exagération, que seul il a permis à l’automobile de prendre un merveilleux essor.
Les premiers apôtres de la locomotion nouvelle avaient eu à souffrir des effets destructifs des routes sur leurs véhicules. Les chocs, les caniveaux, les ornières, les passages à niveau étaient les bourreaux des roues, des rayons, des boulons, des mécanismes les plus robustes, qu’ils guillotinaient impitoyablement.
Michelin savait que le pneumatique pallierait ces inconvénients et, dès 1894, il travaillait à l’adapter aux automobiles.
En 1895, il compte participer à la course Paris-Bordeaux-Paris avec trois voitures munies de ses bandages pneumatiques. L ‚Hirondelle, Y Araignée et l’Eclair, tels étaient les noms poétiques sinon très véridiques de ces engins qui semaient la terreur sur les routes, lorsqu’ils passaient en vitesse (!) devant les paysans ébahis.
Seul, l’Eclair prit part à la course.
Et, dès ce moment, à chaque étape du progrès sportif, nous retrouverons la maison Michelin avec ses améliorations, ses innovations, sans oublier sa dernière invention de 1906, la jante amovible qui conquit la célébrité en l’espace d’une matinée, au Circuit de la Sarthe.
Mais après quels efforts, après quel labeur opiniâtre les Michelin sont-ils parvenus à ces merveilleux résultats !
De juin 1895 à février 1896, tout à leurs essais, ils refusèrent de vendre un seul pneumatique, et pourtant l’idée ayant fait du chemin, chaque courrier leur apportait les offres les plus tentantes. Mais ils estimaient que lorsqu’on se voue à une idée, il est indigne d’une grande maison et contraire au but que l’on poursuit, de mettre dans la circulation des marchandises dont les acheteurs pourraient se plaindre. On ne saurait trop admirer cet exemple de loyauté commerciale.
Et en 1896, Michelin finissait second dans Bordeaux-Agen, es classait bon premier dans Paris-Marseille et triomphait dans Marseille-Nice, en 1897, faisant du 61 kilom. 39 dans l’heure avec un breack à vapeur de 2 420 kilos, muni de pneus de 65. Enfin, Michelin participait, en 1898 à Paris-Amsterdam, en touriste, puis laissait aux autres le soin de conduire ses pneus à la victoire, maintenant que la cause était définitivement gagnée.
Le pneumatique fut importé d’Angleterre. Ceci est un point d’histoire, mais une justice à lui rendre, c’est qu’il ne devint pratique que le jour où on le rendit démontable. Cette invention, due à M.M. Michelin, est l’une de celles qui firent le plus pour l’industriel automobile. L’on ne saurait trop admirer ces deux beaux caractères qui, grâce à leur travail et à leur énergie, parvinrent à ce merveilleux résultat, malgré les sceptiques qui, au début, pour faire les bien informés, prétendaient qu’on n’arriverait à rien dans cet ordre d’idées.
C’est incroyable les préventions et les résistances qu’ils eurent à vaincre, et voici une petite aventure de la première heure qui rappelle les ruses dont u sa Parmentier pour lancer la pomme de terre !!
Michelin étant de passage à Lyon et apprenant que MM. Rochet et Schneider étudiaient une voiture, va leur proposer ses pneumatiques, leur certifiant une amélioration énorme dans le rendement de leur moteur. Sceptique, pour toute réponse, M. Rochet leur donne rendez-vous le lendemain pour un match de vitesse. Or, Michelin avait une 2 chx 1/2 et Rochet montait une 3 chx 1/2.
Comment faire pour démontrer la supériorité du pneu. C’est bien simple, Michelin attache un fil de laiton à la tige du régulateur, le dissimule dans la caisse, laissant juste l’extrémité du fil a portée de la main.
Truquée, la « deux chevaux et demi » gagna un quart d’heure à l’aller et au retour, juste de quoi émerveiller l’acheteur, qui commanda sur-le-champ un train complet de pneumatiques.
JACQUES MORTANE.
Explanation des photos.
L’Éclair. – Première automobile ayant roulé sur pneumatiques. Elle partit 41e dans Paris-Bordeaux-Paris et se classa 9e.
Les premiers succès – Voiture Michelin arrivée seconde dans Bordeaux-Lyon-Bordeaux en mai 1896.
Une voiture à pétrole. – Le Chevalier de Knyff et Daimler sur l’une des premières voitures à pétrole munies de pneumatiques Michelin.
La première victoire. – Breack à vapeur de Dion-Bouton (2.420 kgs), ayant fait Marseille-Nice à une moyenne de 61 kil. 39 à l’heure sur pneus Michelin.
La voiture victorieuse de Paris-Bordeaux. – Le chevalier de Knyff, vainqueur de Paris-Bordeaux (1898) sur Panhard-Levassor, munie de pneumatiques Michelin, couvrant les 578 kil. en 15 h. 15 m. 31 s.
Translation by DeepL.com
THE FIRST TYRES
It is thanks to pneumatic tyres that the motor car made such a rapid progress.
The first tests were curious, and you think you’re dreaming when you think of it that they date back only about ten years ago.
FOR the velocipede, the pneumatic tyre marked an unquestionable progress and was, for that, an element of development, but it can be said, without being accused of exaggeration, that it alone enabled the automobile to take a marvellous boost.
The first apostles of the new locomotion had to suffer from the destructive effects of roads on their vehicles. The shocks, culverts, ruts and level crossings were the tormentors of wheels, spokes, bolts, the most robust mechanisms, which they mercilessly guillotined.
Michelin knew that tyres would overcome these inconveniences and, as early as 1894, he was working on adapting them to cars.
In 1895, he planned to participate in the Paris-Bordeaux-Paris race with three vehicles fitted with his pneumatic tyres. L ‚Hirondelle, l’Araignée and l’Eclair, such were the poetic if not very truthful names of these machines which spread terror all over the roads when they passed in speed (!) in front of the amazed peasants.
Only the Eclair took part in the race.
And from then on, at every stage of sportive progress, we would find the house of Michelin with its improvements, its innovations, not forgetting its latest invention of 1906, the removable rim, which concurred fame in just one morning at the Circuit de la Sarthe.
But after what efforts, after what hard work did the Michelins achieve these marvellous results!
From June 1895 to February 1896, with all their tests, they refused to sell a single tyre, even though the idea had come on the way, and by every post that brought them the most tempting offers. But they felt that when one has vowed to an idea, it is unworthy of a large company and contrary to the goal one is following, to put into circulation goods whose buyers could complain on. One cannot admire enough this example of commercial loyalty.
And in 1896, Michelin finished second in Bordeaux-Agen, classified nicely first in Paris-Marseille and triumphed in Marseille-Nice, in 1897, doing 61 kilometres 39 in an hour with a steam-powered breack weighing 2,420 kilos and fitted with 65 mm tyres. Finally, in 1898, Michelin took part in the Paris-Amsterdam race as a tourist, then left it to others to lead its tyres to victory, now that the cause had been definitively won.
The tyre was imported from England. This is a point of history, but justice should be given to him, that it wouldn’t become practical the day it was made removable. This invention, the work of M.M. Michelin, is one of the most successful for the automobile industry. One could not more admire these two fine characters who, thanks to their work and their energy, achieved this marvellous result, in spite of the sceptics who, at the beginning, in order to be well-informed, pretended that nothing could be achieved with these kinds of ideas.
The prejudices and resistance they had to overcome are unbelievable and here’s a little adventure from the early hour that recalls the tricks used by Parmentier to launch the potato!
Michelin was passing through Lyon and on learning that Messrs Rochet and Schneider were studying a car, offered them his tyres, certifying an enormous improvement in the efficiency of their engine. Sceptical, Mr Rochet offered them a rendez-vous on the next day for speed match. Michelin had a 2.5 bhp and Rochet fitted a 3.5 bhp.
Wat to do to demonstrate the tyre’s superiority. Quite simply, Michelin attached a brass wire to the regulator stem and hid it in the body, leaving just the end of the wire within hand’s reach.
Out-tricked, the two-and-a-half horsepower wins a quarter of an hour at moving on and back, just enough to amaze the buyer, who immediately ordered a complete set of tyres.
JACQUES MORTANE.
Photo captions.
L’Éclair. – The first automobile that ran on tyres. She started 41st in Paris-Bordeaux-Paris and classified 9th.
The first successes – Michelin vehicle arrived second in Bordeaux-Lyon-Bordeaux in May 1896.
A petrol car. – Chevalier de Knyff and Daimler on one of the first petrol cars fitted with Michelin tyres.
The first victory. – Dion-Bouton’s steam-powered Breack (2,420 kgs), which did Marseille-Nice at an average of 61 kil. 39 per hour on Michelin tyres.
The winning car in Paris-Bordeaux. – Chevalier de Knyff, winner of Paris-Bordeaux (1898) on Panhard-Levassor, fitted with Michelin tyres, covering the 578 km in 15 h. 15 m. 31 s.