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La Course Paris-Madrid – L’Illustration- 30 May 1903

This 30 May issue of „L’Illustration“, really shows some photographs that would hardly be published in our days. But more that hunderd years ago, people’s attitude to disasters was, at least I think, quite different from our’s now. Any way, these photographs shows how brutal and unforgiven city-to-city races were back then.

Avec l’autorisation du Bibliothèque national francais – gallica.bnf.fr Texte et photos compilé par motorracinghistory.com

L’ILLUSTRATION – SAMEDI 30 MAI 1903 61. Année – No. 3144

LA COURSE PARIS-MADRID
L’ACCIDENT DE LIBOURNE. – Les débris de la voiture de M. Loraine-Barrow et le corps du mécanicien.

Page 364. – Voiturette de M. Georges Richard (N° 26) brisée contre un arbre près d’Angoulême. – Phot. de M. Roullet.
   La voiturette N° 26 était pilotée par son constructeur, M. Georges Richard, assisté de M. Jeannot, mécanicien. Au « Village-de-chez-Chauveau », près d’Angoulême, une fausse manœuvre la projeta contre un arbre, sur le côté droit de la route. Le choc fut si violent que le contre-coup renvoya la voiture à plus de cinq mètres. Elle pirouetta complètement sur elle-même, avant de retomber sur ses roues, à cheval sur la haie bordant un champ de choux. M. Richard était tombé au premier choc, gravement contusionné à la cuisse droite. M. Jeannot était resté, au contraire, cramponné à son siège, d’où l’arrêt définitif de la voiture l’envoya rouler à plusieurs mètres : il a été blessé légèrement au bras droit. La photographie de notre correspondant a été prise de la route : l’avant de la voiture est tourné dans la direction de Paris.

Voiture de M. Tourand (voiture Brouhot, N 23), dont l’accident a causé la mort de trois personnes. – Phot. de M. Castelin.
   De tous les accidents de la course Paris-Madrid, celui-là aura eu les conséquences les plus graves. Il a causé la mort de trois personnes : le mécanicien de la voiture, M. Normand, et deux spectateurs, le soldat Dupuy et le cycliste Caillon ; de plus un jeune homme, M. Raffet, a été grièvement blessé et son état est inquiétant. La catastrophe s’est produite à la sortie d’Angoulême. Au passage du pont de la Couronne, légèrement en dos d’âne, le mécanicien, ayant perdu l’équilibre, saisit brusquement le bras de M. Tourand, et imprima ainsi au volant de direction un brusque mouvement. Une formidable embardée jeta la voiture sur le talus de droite garni de spectateurs. On a peine à croire, en voyant l’état de la voiture, que M. Tourand se soit tiré à peu près indemne de ce terrible choc.

LA COURSE PARIS-MADRID : L’ACCIDENT DE M. MARCEL RENAULT A COUHE-VERAC (Vienne)
La voiture légère de M. Marcel Renault (n° 63), après l’accident. – Photographies de MM. Deutsch et Renouard.
(La voiture ayant pirouetté, l’avant est tourné dans la direction de Paris.)

A cinq kilomètres de Couhé-Vérac (entre Poitiers et Ruffec), M. Marcel Renault suivait la voiture Decauville (n° 4), conduite par M. Théry. et voulait la dépasser. La poussière l’empêcha probablement de voir le drapeau qu’on agitait pour signaler un tournant dangereux. Il prit ce tournant à toute vitesse et sa roue droite d’arrière, ayant chassé, s’engagea dans un caniveau, puis cassa net. La voiture déviée accrocha alors un arbre et fit une tête à queue complet, projetant au loin conducteur et mécanicien. Nos photographies la représentent telle qu’on l’a retrouvée, l’avant tourné vers Paris. La première de ces photographies nous a été communiquée par M. Deutsch, le grand industriel bien connu, qui, suivant la course en automobile, fut un des premiers sur les lieux et coopéra aux secours. M. Marcel Renault, dont l’état, d’abord jugé désespéré, avait paru s’améliorer, est mort mardi soir à Poitiers, où on l’avait transporté.

Page 369. – LA COURSE PARIS=MADRID. – LES VAINQUEURS A BORDEAUX
Arrivée de M. Gabriel (grosse voiture Mors), ayant parcouru la distance de Paris-Bordeaux en 5 h. 13 min. 31 sec (Moyenne de 103 kilomètres 700 m. à l’heure.).
Arrivée de M. Louis Renault (voiture légère Renault), ayant fait le parcours en 5 h. 39 min. 59 sec. (Moyenne de 99 kilomètres 400 m. à l’heure.) — Photographie Sereni.

NOS GRAVURES – LA COURSE PARIS-MADRID
   On sait quels ont été les lamentables résultats de la course Paris-Madrid, organisée par l’Automobile-Club de France, avec l’autorisation du gouvernement, et comment un arrêté du ministre de l’Intérieur a brusquement interrompu cette épreuve meurtrière, à Bordeaux, terme de la première étape.

   En effet, quelques heures seulement après le départ de Versailles, les dépêches expédiées de divers points du parcours s’étaient succédé, non comme des bulletins de victoire, mais comme des bulletins de désastre, et si, par impossible, un voyageur avait, d’une traite, immédiatement à la suite des coureurs, accompli ce même parcours, le dimanche 24 mai, il aurait eu, ainsi qu’en un cauchemar, la vision rapide d’un lamentable spectacle : voitures renversées, disloquées, brisées, mises en pièces; corps inertes d’hommes tués sur le coup, de blessés évanouis ou gémissants, gisant à terre, parmi des flaques de sang et des débris informes, dans un cercle de gens affolés et consternés accourus à leur secours.

   C’est en quelque sorte cette vision sinistre qu’évoque aux yeux de nos lecteurs la série de nombreuses gravures, que, d’après les documents les plus exacts, nous consacrons dans ce numéro à cet événement si tristement sensationnel. Certes, ils ne croyaient pas en être les prophètes, les spectateurs qui, au départ, frappés de la forme des nouvelles voitures de course, les comparaient à de longs cercueils, sur lesquels les pneumatiques de rechange, enveloppés de toile, ressemblaient à des couronnes funéraires.

   A qui incombe la responsabilité de ces terribles accidents ? Le Gouvernement, Interpellé à la Chambre, en a accepté sa part, en exprimant le regret d’avoir accordé l’autorisation aux organisateurs de l’épreuve. Ceux-ci s’en prennent à l’insuffisance des mesures d’ordre, à l’affluence énorme des curieux, débordant sur la route, jusqu’à l’obstruer en maint endroit. Ce qu’il faut accuser surtout, c’est la « folie de la vitesse », folie qui, dans cette malheureuse circonstance, semble avoir atteint son paroxysme.
   Quelques simples chiffres, d’une éloquence brutale, l’établissent péremptoirement. Par exemple, le train-éclair de Paris à Calais marche, sur une distance de 298 kilomètres, à une vitesse de 96 kilomètres à l’heure, arrêts déduits.

   Or, si l’on consulte le classement des premiers arrivés, dimanche dernier, Gabriel, le coureur qui a fait le meilleur temps, a parcouru la distance de Versailles à Poitiers, soit 316 kilomètres, à l’allure vertigineuse de 119 kilomètres à l’heure ; Louis Renault a couvert la même distance à raison de 116 kilomètres. Et, pour fournir ces moyennes, il a fallu atteindre, en descendant les cotes, une vitesse de plus de 140 kilomètres à l’heure ! On voit donc de combien a été dépassée l’allure da train rapide.
   Ajoutons que les engins employés avaient été construits avec la préoccupation dominante de la rapidité. Le poids total du véhicule étant limité (1.000 kilos pour les grosses voitures), afin de gagner quelques centaines de grammes, ou avait, au détriment de la solidité, économisé le métal des châssis sur lesquels leurs puissants moteurs étaient montés, et ajours à l’excès des organes importants. Des voitures établies dans de pareilles conditions peuvent incontestablement accomplir des performances de rapidité extraordinaire, et des conducteurs d’une habileté consommée, comme les Gabriel, les Renault, d’autres encore engagés dans la course, sont capables d’en tirer un parti merveilleux sur un motodrome spécial.
Mais il ne saurait en être de même sur une route ordinaire, où le moindre tournant un peu court, le moindre obstacle devient un danger menaçant, souvent inévitable. A une vitesse approchant du 100 kilomètres à l’heure, un faible écart pour éviter un cycliste, un piéton, voire un caillou, est presque toujours fatal ; car, le changement brusque de direction tend à précipiter hors de la route la voiture lancée a fond de train ; alors, ni l’habileté, ni le sang-froid du meilleur conducteur ne peuvent prévaloir contre la puissance aveugle du moteur.
   Voilà les dangers inévitables qu’il était aisé de prévoir. Pour renoncer définitivement à cette folie des courses de vitesse sur les routes ordinaires, il a fallu la cruelle leçon de l’expérience. Certains prétendent que leur interdiction sera préjudiciable à une importante industrie ; mais il n’est nullement démontré que le sacrifice de vies humaines exposées dans de telles conditions soit la rançon nécessaire du progrès de l’automobilisme.

M. MARCEL RENAULT
   Après une agonie qui a duré plus de deux jours, M. Marcel Renault, victime de l’accident de Couhé-Verac, a succombe, dans la soirée de mardi, vers 11 h. 1/2, aux suites de ses blessures.
   L’infortuné n’avait que trente-deux ans.
   Il avait fait ses études au lycée Janson de Sailly, et s’était d’abord occupé de la maison de draperies que possédaient ses parents, sur la place des Victoires. C’est un peu fortuitement, a-t-on raconté, qu’il se lança dans l’industrie automobile : son frère Louis, passionné de sport et de mécanique, s’était amusé à établir pour son usage personnel une toute petite voiturette d’un cheval trois quarts. Le véhicule eut beaucoup de succès parmi les amis du jeune homme, et plusieurs lui demandèrent de leur en construire de semblables.
   M. Louis Renault accepta ces commandes et décida ses deux frères, Marcel et Fernand, à s’occuper avec lui de leur exécution : ce fut l’origine de la maison, en 1898. La création, par les frères Renault, d’un système spécial de transmission les mit en relief ; leur établissement devint rapidement prospère.
   Les prouesses de M. Marcel Renault comme chauffeur contribuèrent beaucoup, d’ailleurs, à lancer la marque : en 1899, il s’était classé second dans les épreuves Paris-Ostende et Paris-Trouville ; en 1900, il arrivait premier dans la course Paris-Toulouse et retour ; enfin la course Paris-Vienne, où il fut encore premier, fut son grand triomphe. Elle avait consacré la fortune de la maison.
   Les amis de M. Marcel Renault s’accordent à le représenter comme un homme d’un grand sang-froid et comme un chauffeur prudent et adroit à l’extrême.
   Nous avions, la semaine dernière, dans la série de voitures prenant part à la course, donné son portrait sur l’automobile qu’il montait.

Marcel Renault. – Phot. Penabert.

LES LUNETTES DU MÉCANICIEN DE M. LORAINE-BARROW
   Un de nos confrères, M. Maurice Martin, qui fut des premiers à se porter au secours des victimes de la voiture n° 5, ramassa sur le lieu de l’accident les lunettes du mécanicien de M. Loraine-Barrow qu’une de nos gravures précédentes représente étendu, le crâne broyé, près de l’automobile détruite. Ces lunettes, dont l’acier encastrant le cristal est relativement épais et se prolonge en visières destinées à protéger les yeux contre les rayons du soleil, ces lunettes ont été tordues, écrasées. Quant au cristal même, il a été, naturellement, brisé en nombreux morceaux dont on a retrouvé une partie dans les arcades sourcilières de la victime.

à gauche: LES DÉBRIS DE LA VOITURE DE M. LORAINE-BARROW. – Constatation du décès du mécanicien. – Photographies de MM. René Miner et Maurice Èchalié, directeur de la Continentale.

à droite: LA COURSE PARIS-MADRID. – L’ACCIDENT DE LIBOURNE
Cadavre du chien qui a causé l’accident de M. Loraine Barrow.
   Ce n’est pas, comme on l’a dit, parce que M. Loraine-Barrow voulait éviter un chien que sa voiture est allée se jeter contre un arbre.
Les chauffeurs qui font du 100 a l’heure n’ont pas de ces préoccupations. La vérité est que la voiture de M. Loraine-Barrow ayant passé sur un chien, celui-ci fut atteint par l’essieu d’avant, très surbaisse, comme le montre notre gravure. Dès lors la direction n’obéit plus au conducteur et l’accident était inévitable. C’est seulement quand il se produisit que le corps du chien fut rejeté sur la route.
   La photographie ci-dessous, prise par M. Rene Minier aussitôt après l’accident, montre M. Loraine-Barrow étendu, sans connaissance au bord du fosse de la route, les vêtements arraches par son volant de direction. Il avait la hanche droite fracturée, le pied gauche et le maxillaire inferieur luxes.

M. Loraine-Barrow, sur sa voiture de Dietrich (n° 5), au contrôle de Libourne, à 1 h. 40. – Photographie Maurice Échalié. – A 1 h. 41 – Photographie Rene Minier.
   M. Loraine-Barrow, conduisant la voiture de Dietrich portant le N° 5, venait de passer à 1 h. 40 au contrôle de Libourne et était reparti à toute vitesse dans la direction de Bordeaux. Il n’avait pas parcouru 1.500 mètres quand il écrasa un chien dont le corps, ramassé par l’essieu d’avant, coinça les bielles de la direction. La voiture, mal dirigée par suite de cette circonstance, fonça contre un arbre en face de la ferme Bonsol. L’avant fut littéralement ouvert. Tandis que le mécanicien tombait sur la tête, près du marchepied, et était tué net, M. Loraine-Barrow fut lance, à 4 ou 5 mètres, sur le talus du fossé bordant la route. Le moteur, le radiateur, le volant furent arrachés et projetés à plusieurs mètres.

Translation by DeepL.com DeepL.com
THE PARIS-MADRID RACE
THE LIBOURNE ACCIDENT. – The wreckage of Mr. Loraine-Barrow’s car and the body of the mechanic.

Page 364. – Mr. Georges Richard’s car (No. 26) crashed into a tree near Angoulême. – Photo by Mr. Roullet.
   Car No. 26 was driven by its builder, Mr. Georges Richard, assisted by Mr. Jeannot, a mechanic. At “Village-de-chez-Chauveau,” near Angoulême, a driving error sent it crashing into a tree on the right side of the road. The impact was so violent that the car was thrown back more than five meters. It spun around completely before landing back on its wheels, straddling a hedge bordering a cabbage field. Mr. Richard had been thrown out on impact and was seriously injured in his right thigh. Mr. Jeannot, on the other hand, remained clinging to his seat, from where the final stop of the car sent him rolling several meters away: he was slightly injured in his right arm. Our correspondent’s photograph was taken from the road: the front of the car is facing Paris.

Mr. Tourand’s car (Brouhot car, No. 23), whose accident caused the death of three people. – Photo by Mr. Castelin.
   Of all the accidents in the Paris-Madrid race, this one had the most serious consequences. It caused the deaths of three people: the car’s mechanic, Mr. Normand, and two spectators, soldier Dupuy and cyclist Caillon; in addition, a young man, Mr. Raffet, was seriously injured and his condition is critical. The disaster occurred on the outskirts of Angoulême. As the car crossed the Couronne bridge, which has a slight hump, the driver lost his balance, grabbed Mr. Tourand’s arm, and jerked the steering wheel. The car swerved violently and crashed into the embankment on the right, which was lined with spectators. Seeing the state of the car, it is hard to believe that Mr. Tourand escaped this terrible crash virtually unharmed.

THE PARIS-MADRID RACE: THE ACCIDENT OF MR. MARCEL RENAULT AT COUHE-VERAC (Vienne)
Mr. Marcel Renault’s light car (No. 63) after the accident. – Photographs by Messrs. Deutsch and Renouard. (The car spun around, with the front facing Paris.)
   Five kilometers from Couhé-Vérac (between Poitiers and Ruffec), Mr. Marcel Renault was following the Decauville car (No. 4), driven by Mr. Théry, and wanted to pass it. The dust probably prevented him from seeing the flag being waved to signal a dangerous bend. He took the bend at full speed and his rear right wheel skidded, hit a ditch and broke clean off. The car veered off the road, hit a tree, and spun around, throwing the driver and mechanic into the air. Our photographs show the car as it was found, with the front facing Paris. The first of these photographs was sent to us by Mr. Deutsch, the well-known industrialist, who was following the race and was one of the first people on the scene to help. Mr. Marcel Renault, whose condition, initially considered hopeless, had appeared to improve, died Tuesday evening in Poitiers, where he had been transported.

Page 369. – THE PARIS-MADRID RACE. – THE WINNERS IN BORDEAUX
Arrival of Mr. Gabriel (large Mors car), having covered the distance from Paris to Bordeaux in 5 hours, 13 minutes, and 31 seconds (average speed of 103 kilometers 700 meters per hour).
Arrival of Mr. Louis Renault (light Renault car), having completed the course in 5 hours, 39 minutes, and 59 seconds (average speed of 99 kilometers 400 meters per hour). — Photograph by Sereni.

OUR ENGRAVINGS – THE PARIS-MADRID RACE
   We all know the disastrous results of the Paris-Madrid race, organized by the Automobile Club de France with government authorization, and how a decree from the Minister of the Interior abruptly ended this deadly event in Bordeaux, the finish line of the first stage.
   In fact, only a few hours after the start in Versailles, dispatches sent from various points along the route had arrived, not as victory reports, but as disaster reports, and if, by some impossible chance, a traveler had completed the same route immediately after the racers on Sunday, May 24, he would have had, in a nightmare, a fleeting vision of a lamentable spectacle: overturned, dislocated, broken, and shattered carriages; the lifeless bodies of men killed instantly, wounded men fainting or moaning, lying on the ground amid pools of blood and shapeless debris, surrounded by a circle of distraught and dismayed people who had rushed to their aid.
   It is this sinister vision that is evoked in the minds of our readers by the series of numerous engravings which, based on the most accurate documents, we are dedicating in this issue to this sadly sensational event. Certainly, they did not believe themselves to be prophets when, at first, struck by the shape of the new racing cars, they compared them to long coffins, on which the spare tires, wrapped in cloth, resembled funeral wreaths.
   Who is responsible for these terrible accidents? The Government, Interpellation in the House, accepted its share of the blame, expressing regret for having granted permission to the organizers of the event. They blame the inadequate security measures and the huge crowds of onlookers who spilled onto the road, blocking it in many places. What must be blamed above all is the “madness of speed,” a madness that, in these unfortunate circumstances, seems to have reached its peak.
   A few simple figures, brutally eloquent, prove this conclusively. For example, the express train from Paris to Calais covers a distance of 298 kilometers at a speed of 96 kilometers per hour, excluding stops.
   Now, if we look at the rankings of the first arrivals last Sunday, Gabriel, the driver who set the fastest time, covered the distance from Versailles to Poitiers, 316 kilometers, at the dizzying speed of 119 kilometers per hour; Louis Renault covered the same distance at 116 kilometers per hour. And to achieve these averages, it was necessary to reach speeds of over 140 kilometers per hour on the downhill sections! This shows by how much the speed of the express train was exceeded.
   It should be added that the vehicles used had been built with speed as the primary concern. The total weight of the vehicle was limited (1,000 kilos for large cars), and in order to save a few hundred grams, metal had been saved on the chassis on which their powerful engines were mounted, to the detriment of strength, and important parts had been excessively perforated. Cars built under such conditions can undoubtedly achieve extraordinary speeds, and skilled drivers such as Gabriel, Renault, and others involved in the race are capable of getting the most out of them on a special motor track.
   But the same cannot be said on an ordinary road, where the slightest sharp bend or obstacle becomes a threatening and often unavoidable danger. At speeds approaching 100 kilometers per hour, a slight swerve to avoid a cyclist, a pedestrian, or even a stone is almost always fatal, because the sudden change of direction tends to throw the car off the road at full speed. Then, neither the skill nor the composure of the best driver can prevail against the blind power of the engine.
   These are the inevitable dangers that were easy to foresee. It took the cruel lesson of experience to put an end to this madness of speed racing on ordinary roads. Some claim that banning them will be detrimental to an important industry, but it has not been proven that the sacrifice of human lives exposed to such conditions is the necessary price to pay for the progress of motoring.

Mr. MARCEL RENAULT
   After more than two days of agony, Mr. Marcel Renault, victim of the Couhé-Verac accident, succumbed to his injuries on Tuesday evening at around 11:30 p.m.
   The unfortunate man was only thirty-two years old.
   He had studied at the Lycée Janson de Sailly and had initially worked in his parents‘ draper’s shop on the Place des Victoires. It was somewhat by chance, it is said, that he entered the automotive industry: his brother Louis, who was passionate about sports and mechanics, had amused himself by building a tiny three-quarter horse-drawn car for his own use. The vehicle was very popular among the young man’s friends, and several asked him to build similar ones for them.
   Mr. Louis Renault accepted these orders and persuaded his two brothers, Marcel and Fernand, to join him in fulfilling them: this was the beginning of the company in 1898. The Renault brothers‘ creation of a special transmission system brought them to prominence, and their business quickly prospered.
   Mr. Marcel Renault’s prowess as a driver also contributed greatly to launching the brand: in 1899, he came second in the Paris-Ostend and Paris-Trouville races; in 1900, he came first in the Paris-Toulouse race and return; finally, the Paris-Vienna race, where he again came first, was his great triumph. It had made the company’s fortune.
   Mr. Marcel Renault’s friends agree in describing him as a man of great composure and an extremely careful and skilled driver.
Last week, in our series on the cars taking part in the race, we published his portrait in the car he was driving.

Marcel Renault. – Phot. Penabert.

THE GLASSES OF MR. LORAINE-BARROW’S MECHANIC
   One of our colleagues, Mr. Maurice Martin, who was among the first to come to the aid of the victims of car No. 5, picked up the glasses of Mr. Loraine-Barrow’s mechanic at the scene of the accident. One of our previous engravings shows him lying with his skull crushed near the wrecked car. These glasses, whose steel frames are relatively thick and extend into visors designed to protect the eyes from the sun’s rays, were twisted and crushed. As for the lenses themselves, they were naturally shattered into numerous pieces, some of which were found in the victim’s brow ridges.

Captions to the two large pictures.
left: THE LIBOURNE ACCIDENT. – The wreckage of Mr. Loraine-Barrow’s car and the body of the mechanic.
Right: THE PARIS-MADRID RACE. – THE LIBOURNE ACCIDENT
The body of the dog that caused Mr. Loraine Barrow’s accident.
   It was not, as has been said, because Mr. Loraine-Barrow wanted to avoid a dog that his car crashed into a tree. Drivers who make a 100 miles per hour do not have such concerns.
 The truth is that Mr. Loraine-Barrow’s car ran over a dog, which was struck by the front axle, which was very low, as shown in our engraving. From that moment on, the car became uncontrollable, and the accident was inevitable. It was only when the accident occurred that the dog’s body was thrown onto the road.
   The photograph below, taken by Mr. Rene Minier immediately after the accident, shows Mr. Loraine-Barrow lying unconscious at the side of the road, his clothes torn off by the steering wheel. He had a fractured right hip, a broken left foot, and a dislocated lower jaw.

Mr. Loraine-Barrow, in his Dietrich car (No. 5), at the Libourne checkpoint at 1:40 a.m. – Photograph by Maurice Échalié. – At 1:41 a.m. – Photograph by Rene Minier.
   Mr. Loraine-Barrow, driving the Dietrich car bearing No. 5, had just passed the Libourne checkpoint at 1:40 a.m. and was speeding off in the direction of Bordeaux. He had not even traveled 1,500 meters when he ran over a dog, whose body, caught by the front axle, jammed the steering rods. The car, badly controlled as a result of this accident, crashed into a tree opposite the Bonsol farm. The front was literally torn open. While the mechanic fell on his head near the running board and was killed instantly, Mr. Loraine-Barrow was thrown 4 or 5 meters onto the embankment of the ditch bordering the road. The engine, radiator, and steering wheel were torn off and thrown several meters away.