motorracinghistory-motor-age-500px-web-s
motorracinghistory-omnia-500px-web-s
motorracinghistory-automobile-topics-500px-web-s
motorracinghistory-vie-au-grand-air-500px-web-s
motorracinghistory-le-sports-moderne-500px-web-s
motorracinghistory-armes-et-sports-500px-web-s

La Coupe Gordon-Bennett – La Vie au Grand Air – 12 July 1905

Avec l’authorisation du Bibliothèque national francais, gallica.bnf.fr.
Text et photos compilé par motorracingistory.com.

La Vie au Grand Air – 12 Juillet 1905. N° 357 – page 571 – 580

LA COUPE GORDON-BENNETT

 La Coupe se court pour la dernière fois en France * La défaite de l’équipe allemande * Le duel Lancia-Théry *
* Théry, officier d’Académie * Le Circuit d’Auvergne est une râpe à pneumatiques *

  Laschamps, 5 juillet.
   CE n’est pas à une grande première que nous allons assister, mais plutôt à une grande dernière représentation ; la France prend sa retraite, elle ne jouera plus son rôle dans la Coupe Gordon-Bennett. C’est dire avec quelle coquetterie elle s’appliquera à y triompher. Coquetterie toute morale d’ailleurs, car sur ce triste plateau de Laschamps, les tribunes ne sont d’apparence ni artistique ni luxueuse. Simples tribunes d’un comice agricole de bourgade où on a oublié de réserver le moindre fauteuil au ministre qui représente le gouvernement, M. Clémentel, ministre des Colonies, député du Puy-de-Dôme. L’aspect lamentable des tribunes s’est augmenté des brèches qu’y a faites l’ouragan delà veille. Par endroits, la toiture de toile manque, un soleil de plomb tombe sur les banquettes, c’est l’espace réservé à la presse tout en haut des tribunes.
   Le pesage s’est en effet terminé, la veille, dans un véritable ouragan peu respectueux des frêles édifices des Automobiles Clubs.

   Sur la route brune qui passe entre les deux rangs de tribunes, les voitures des concurrents sont lentement amenées dans leur ordre de départ ; une foule curieuse les entoure, discutant leurs chances, désignant des organes, en des termes d’admiration ou de critique. La présence des étrangers a rendu la consigne moins sévère : les gendarmes s’expliquent mal avec des gens qui parlent si peu français, ils préfèrent les laisser et renoncent à les faire évacuer. Quelques minutes nous séparent du départ.
   Toujours aussi calme, Théry, qui doit partir le premier, se livre à ses derniers préparatifs : il jette un dernier coup d’œil à son moteur, s’installe dans son baquet ; son fidèle mécanicien Muller met en marche le moteur qui ronfle formidablement.
   Tampier, chronométreur et starter, annonce une à une les secondes qui restent à Théry avant le départ. Le bras de Tampier s’abaisse tandis que sa voix se perd dans le bruit du moteur. Il est 6 heures ! Théry a poussé un levier ; la voiture a bondi sur la route, au milieu des hurrahs enthousiastes ; quelques mètres plus loin, le même levier est poussé encore ; la voiture a pris la deuxième vitesse et s’enfuit vers le col de la Moreno ; les cahots de la route soulèvent la voiture qui paraît une chaloupe sur une mer un peu houleuse.
   Comme aux éliminatoires, de nombreux chronométreurs amateurs sont installés dans les tribunes : ils prennent les temps que mettent les voitures depuis le départ jusqu’à leur disparition derrière le bois de la Moreno ; Théry met 1 m. 5 s à parcourir ce trajet : aux éliminatoires il avait mis 1 m. 6 s. Il semble que cette seconde de gain soit une bonne indication en faveur de la voiture française et de bon augura pour la victoire de la France.

   Le numéro 2 appartient à Earp, le premier représentant de l’Angleterre; sa voiture qui connut la gloire de faire près de 176 kilomètres à l’heure, danse encore plus sur la route que celle de Théry ; les casquettes et les manteaux blancs des deux hommes qui la montent font des bonds formidables.
   Jenatzy part le troisième ; le champion des Mercédès porte tous les espoirs de l’Allemagne et ses compatriotes lui font une véritable ovation. Au signal, sa voiture s’arrache véritablement de la route et part merveilleusement.
   Lancia, qui le suit et qui représente la marque italienne Fiat, est vivement applaudi par ses compatriotes qui sont très nombreux et ont grande confiance dans l’issue de ce duel de géants.
   Les départs se suivent ensuite régulièrement de cinq en cinq minutes.
   Cette fois, le téléphone fonctionne admirablement. 20 minutes après le départ,
Théry est passé à Laqueuille, et on apprend plus tard que Jenatzy, passant au même endroit, à déjà perdu plus de 18 minutes, et que Lancia en a gagné une sur Théry.
   Bientôt, Théry termine son premier tour ; il passe aux tribunes à 7 h. 41 m. 7 s. Lancia le suit de près, à 7 h. 49 m. 57 s. ; comme il a subi 4 minutes de retard de ré espacement, il a maintenant 10 minutes d’avance sur Théry. La panne de Jenatzy a presque anéanti tous les espoirs de l’équipe allemande, et la lutte se circonscrit déjà entre l’équipe française et l’équipe italienne, toutes deux très régulières.
   Les concurrents presque tous finissent le premier tour. On est sans nouvelle de deux des voitures américaines, lesquelles ne brillent pas, et de Burton qui a dû avoir des difficultés avec son moteur.

   Quand on fait afficher le classement provisoire au premier tour, Lancia est premier, Théry, second ; Cagno, troisième, et Duray, quatrième.
   Cependant que s’effectuent tous les passages, les premiers continuent leur course vertigineuse.
   Théry termine son second tour à 9 h. 30 m. 4 s ; il est suivi par Lancia à 9 h. 38 m. 8 s. qui possède maintenant une avance de 13 minutes sur Théry. Il marche terriblement vite et il a réglé sa course en préférant utiliser toute la force de son moteur, sans épargner ses pneus ; il en change à chaque tour, au col de la Moréno.
   Lancia n’ayant pas de retard de ré espacement (son temps dans le deuxième tour est de i h. 42 m. 11 s.) gagne du terrain. Théry a mis 3 h. 30 m. 4 s. pour effectuer les deux premiers tours ; Lancia n’a mis que 3 h. 17 m. 8 s.
   C’est au troisième tour que se joue le drame. Lancia, d’une merveilleuse audace, pousse sa voiture à fond et se rapproche de plus en plus de Théry ; il le rejoint à Pontgibaud. Il a donc gagné ses 5 minutes de retard au départ et accentué son avance ; mais le téléphone nous renseigne sans détails. On apprend qu’aux quatre routes de Clermont, Lancia n’a plus que 5 minutes d’avance sur Théry. D’où vient cette perte de temps ? On ne le sait pas encore. En tout cas, on attend Lancia et c’est Théry qui passe à 11 h. 18 m. 46 s.

   Qu’est devenu Lancia ?
Surpris par la panne fâcheuse, il est toujours à la Baraque, à 5 kilomètres des tribunes.
   Voici Cagno; il ne peut plus inquiéter Théry pour la première place; il a sur lui plus de 21 minutes de retard.
   Nazarri marche, lui aussi, splendidement ; ses temps le rapprochent même de Théry, et c’est lui qui va nous donner l’émotion du dernier tour.
   La deuxième voiture américaine, conduite par Dingley, est arrêtée et dans l’impossibilité de repartir ; elle ne termine même pas son premier tour. Jenatzy, qui portait l’espoir de l’Allemagne, et qui avait promis de remporter la Coupe mort ou vif, ne termine pas son troisième tour ; il en est de même pour Lancia dont la panne est irrémédiable.
   Hiéronymus (Autriche) ne terminera pas le troisième tour, tandis que Burton (Autriche) se bat pendant deux tours avec ses pneumatiques ; il s’arrête à la fin du second tour.
   Déjà, Théry a commencé son quatrième tour ; penché sur son volant, dans les terribles détonations de son moteur, il fonce sur la route sombre, sa voiture colle à la route. Nazarri seul peut l’inquiéter ; celui-ci a, en effet, couvert ses trois premiers tours en 5 h. 34 s. Il est second.
   Sauf accident, Théry est hors d’atteinte. Continuant sa course avec la régularité d’une horloge, il couvre son dernier tour de Circuit en 1 h. 51 m. 56 s., sans perdre un pouce de terrain sur ses concurrents. C’est au milieu d’une ovation indescriptible qu’il arrête sa voiture.

   Couvert d’huile et de poussière, Théry relève ses lunettes sur le bonnet rond qui lui enserre la tête et ses yeux cherchent quelqu’un : Brasier. Les deux triomphateurs s’embrassent et Théry est obligé de descendre de sa voiture pour venir au milieu des tribunes, où des milliers de voix l’acclament.
   Presque arraché de sa voiture, Théry est amené au ministre, qui, gracieusement, lui remet les palmes académiques, et ce petit ruban violet semble l’exact emblème de la modestie de Théry, qu’aucun succès ne peut griser.
   Les autres arrivées se succèdent et la Commission sportive proclame le résultat.
   Premier, Théry (Français), moyenne à l’heure : 78 kil. 428, 7 h. 2 m. 42 s. ; deuxième, Nazzari (Italien)), en 7 h. 19 m. 1s. ; troisième, Cagno (Italien), en 7 h. 21 m, 22 s. 3/5 ; quatrième, Caillois (Français), en 7 h. 27 m. 6 s. 2/5 ; cinquième, Werner (Allemand), en 8 h. 3 m. 30 s. ; sixième, Duray (Français) en 8 h. 5 m. 50 s. : septième, De Caters (Allemand), en 8 h. 11m. 3 s. ; huitième, Rolls (Anglais), en 8 h. 26 m. 42 s. 1/5 ; neuvième, Earp (Anglais), en 8 h. 27 m. 29 s. 1/5 ; dixième, Braun (allemand), en 8 h. 33 m. 53. ; onzième Bianchi (Anglais), en 8 h. 8 m. 39 s. 2/5.
   Tels sont les chiffres brutaux : quelques comparaisons sont intéressantes : les trois coureurs français ont fini dans le même ordre qu’aux éliminatoires et Théry a mis 32 minutes de moins pour faire le parcours.

   Un mot de ce parcours : sa difficulté, ses virages, son danger même, ont tellement mis les coureurs en garde que ceux-ci ont tout sacrifié à la prudence.
   Au pesage de la voiture de Théry, après la course, M. Edouard Michelin disait, en parlant du Circuit : « C’est une vraie râpe à pneumatiques. » Les coureurs s’en doutaient à un tel point que, comme nous l’avons dit plus haut, Lancia avait calculé sa course de façon à pouvoir changer ses quatre pneus à chaque tour. Heureusement pour nous, Lancia était arrêté par une panne de radiateur, irréparable. Théry, lui, ne devait changer qu’après le deuxième tour, il le fit malgré la nouvelle que Lancia le talonnait : en moins de 4 minutes et demie, ses Michelins furent changés, ils devaient terminer ses deux derniers tours de circuit, C’est donc plus qu’un Théry conducteur que nous avons à féliciter, c’est un mécanicien et un tacticien de premier ordre.
   Si nos conducteurs ont affirmé leur maîtrise imbattable, l’industrie française a aussi affirmé la haute qualité de sa production ; elle a réussi à faire de la voiture une véritable merveille de mécanique de précision, solide, robuste et souple. Les concurrents étrangers s’inclinent devant une‘ telle supériorité et proclament eux-mêmes que la France est imbattable sur ce terrain… comme sur tant d’autres.
L. LUCIEN FAURE.

Descriptions des photos.
LANCIA DEMANDE QUELLE EST SON AVANCE SUR THÊRY
Les courses d’automobiles comme celles qui viennent de se disputer sur le Circuit d’Auvergne sont aussi émotionnantes pour les spectateurs que pour certains coureurs. Parti quinze minutes après Théry, Lancia, dont la Fiat marche terriblement vite, s’inquiète de son avance à l’arrêt de Laqueuille, et ce n’est qu’une heure plus tard qu’il arrivera à rejoindre Théry pour être redépassé finalement cent kilomètres plus loin.
Page 571.
Avant le départ, à Laschamps
La consigne, moins rigoureuse, a permis à une foule d’amis, de photographes et de journalistes de pénétrer sur la route pour assister de plus près au départ.
M. Clémentel, ministre des Colonies.
Le ministre des Colonies est originaire du Puy-de-Dôme ; son influence n’a pas peu contribué à faire choisir le Circuit d’Auvergne. Il a suivi d’un œil attentif toutes les péripéties de la course ; derrière lui, est M. Joly, préfet du Puy-de-Dôme.
Page 572.
Le départ du tenant de la Coupe.
H. Fournier. – Michelin. – Prade. – Clément. – De Knyff. – Tampier.
La voiture de Théry est la plus entourée ; chacun tient à serrer la main du champion.
Le duc des Abruzzes.
Le frère du roi d’Italie est venu par la route à la Coupe sur sa 50-chev. Panhard et Levassor.
Le départ du deuxième de la Coupe.
Les Représentants de l’Italie, très nombreux au départ, ont tenu compagnie à leurs champions jusqu’au dernier moment.
Page 573.
Silhouettes des Concurrents
Le baron de Caters. – Incomparable de sang-froid, de calme et de correction.
Théry et son mécanicien Muller. – Les triomphateurs, calmes et résolus, attendent patiemment la fin d’un arrêt d’espacement de cinq minutes à Laqueuille.
Alexandre Burton. – L’huile, la poussière et le pulveranto l’ont rendu méconnaissable.
Cagno. – Mécanicien de la reine d’Italie, énergie de fer.
Jenatzy. – Aussi ardent que Théry est froid.
Page 574.
Deux pannes.
Caillois se voit arrêté par un excès de graissage de son moteur ; un simple nettoyage de ses inflammateurs lui permet de repartir immédiatement. Le dernier concurrent n’avait pas quitté Laschamps qu’un coup de téléphone apprenait que Jenatzy, l’homme le plus à craindre, était arrêté près de Laqueuille.
Le même virage par trois voitures.
Voici trois voitures qui prennent le même virage. La première, celle de Bianchi (no 14), très basse, semble filer le long de la corde ; la seconde, celle de Nazzari (no 16), très puissante et très haute, s’en écarte légèrement ; la troisième, celle de Caillois (no 7), prend le virage de façon à éviter l’ornière de la route.
Page 575.
Le ronflement du pneu remplacé.
En course, toute perte de temps représente des kilomètres ; au lieu d’une pompe, même mécanique, on emploie pour regonfler les pneus un obus plein d’air comprimé,
Werner change lui-même de pneus sur la route.
Werner fut, ainsi que ses compatriotes, victime de nombreux accidents de pneumatiques. Trop éloigné d’un dépôt, il doit procéder en personne à une réparation, pendant laquelle, du reste, Théry le double.
Les enveloppes de rechange.
Le coureur peut avoir besoin de remplacer une enveloppe en route. A l’arrière de la voiture, bien amarrées avec des courroies, on lui place une enveloppe avant et une enveloppe arrière.
Les boulons de sûreté.
Pour résister aux terribles virages du Circuit, les talons des pneus doivent être solidement maintenus dans la jante. C’est là le rôle des boulons de sûreté.

Translation by motorracinghistory.com, with support of DeepL.com
THE GORDON-BENNETT CUP
The Cup is being run for the last time in France * The defeat of the German team * The Lancia-Théry duel * Théry, Academy officer * The Auvergne Circuit is a tire raper

Laschamps, July 5.
We are not going to witness a great premiere, but rather a great last performance; France is retiring, it will no longer play its part in the Gordon Bennett Cup. This shows how proudly it will strive to triumph. A moral vanity, moreover, because on this sad Laschamps plateau, the stands are neither artistic nor luxurious in appearance. Simple stands of a small town agricultural fair where they forgot to reserve a single seat for the minister representing the government, Mr. Clémentel, Minister of the Colonies, deputy of Puy-de-Dôme. The pitiful state of the stands was made worse by the damage caused by the hurricane the day before. In places, the canvas roof is missing, and the benches where the press sit at the very top of the stands are being blasted by the scorching sun.
The weighing had in fact ended the day before in a veritable hurricane with little respect for the frail buildings of the Automobile Clubs.

On the brown road that runs between the two rows of stands, the competitors‘ cars are slowly brought in their starting order; a curious crowd surrounds them, discussing their chances, pointing to parts, in terms of admiration or criticism. The presence of foreigners has made the instructions less strict: the gendarmes find it difficult to communicate with people who speak so little French, they prefer to leave them and give up trying to get them to leave. We are just a few minutes away from the start.
Still calm, Théry, who must leave first, makes his final preparations: he takes one last look at his engine, settles into his bucket seat; his faithful mechanic Muller starts the engine, which roars impressively.
Tampier, timekeeper and starter, announces the seconds remaining to Théry before the start one by one. Tampier’s arm lowers as his voice is lost in the noise of the engine. It’s 6 o’clock! Théry pushes a lever; the car leaps forward on the road, amid enthusiastic cheers; a few meters further on, the same lever is pushed again; the car shifts into second gear and speeds off towards the Moreno pass; the bumps in the road cause the car to rise up, resembling a rowboat on a somewhat rough sea.
As in the qualifiers, numerous amateur timekeepers are installed in the stands: they take the times that the cars take from the start until they disappear behind the Moreno woods; Théry takes 1 m. 5 s to cover this distance: in the qualifiers he took 1 m. 6 s. It seems that this one-second gain is a good indication in favor of the French car and a good omen for France’s victory.

   Number 2 belongs to Earp, England’s first representative; his car, which had the glory of reaching nearly 176 kilometers per hour, dances even more on the road than Théry’s; the caps and white coats of the two men riding in it make formidable leaps.
Jenatzy leaves as the third; the Mercedes champion carries all the hopes of Germany and his compatriots give him a standing ovation. At the signal, his car really tears itself from the road and sets off beautifully.
   Lancia, who follows him and represents the Italian brand Fiat, is warmly applauded by his compatriots, who are very numerous and have great confidence in the outcome of this duel of giants.
   The cars then set off at regular five-minute intervals.
   This time, the telephone worked admirably. 20 minutes after the start, Théry had caught up with Laqueuille, and it was later learned that Jenatzy, passing at the same point, had already lost more than 18 minutes, and that Lancia had gained one over Théry.
   Théry soon completed his first lap, passing the stands at 7 hours, 41 minutes and 7 seconds. Lancia was close behind at 7 hours, 49 minutes and 57 seconds. As he had been delayed by 4 minutes in the resetting, he was now 10 minutes ahead of Théry. Jenatzy’s breakdown has almost dashed all the German team’s hopes, and the battle is already confined to the French and Italian teams, both of which are very consistent.
Almost all the competitors have completed the first lap. There is no news of two of the American cars, which are not shining, or of Burton, who must have had engine problems.

   When the provisional ranking is displayed at the end of the first lap, Lancia is first, Théry second, Cagno third and Duray fourth.
   However, as all the passages take place, the leaders continue their dizzying race.
   Théry finishes his second lap at 9:30:04; 4 s; he is followed by Lancia at 9 h. 38 m. 8 s., who now has a lead of 13 minutes over Théry. He is going terribly fast and has set his race by preferring to use all the power of his engine, without sparing his tires; he changes them at each lap, at the Col de la Moréno.
   Lancia, who is not far behind (his time in the second lap is 1 hour 42 minutes 11 seconds), is gaining ground. Théry took 3 hours 30 minutes and 4 seconds to complete the first two laps; Lancia took only 3 hours 17 minutes and 8 seconds.
   The drama played out on the third lap. Lancia, with wonderful audacity, pushed his car to the limit and closed the gap between himself and Théry; he caught up with him at Pontgibaud. He had thus made up the 5 minutes he was behind at the start and increased his lead; but the telephone gave us no details. We learn that at the four roads of Clermont, Lancia is only 5 minutes ahead of Théry. Where did this loss of time come from? We don’t know yet. In any case, we are waiting for Lancia and it is Théry who passes at 11 hours 18 minutes 46 seconds.

   What happened to Lancia?
Surprised by the unfortunate breakdown, he is still at the Baraque, 5 kilometers from the grandstands.
   Here is Cagno; he can no longer worry Théry for first place; he is more than 21 minutes behind.
   Nazarri is also doing splendidly; his times even bring him closer to Théry, and he is the one who will give us the excitement of the last lap.
   The second American car, driven by Dingley, stalled and was unable to restart; it did not even complete its first lap. Jenatzy, who carried the hopes of Germany and had promised to win the Cup dead or alive, did not complete his third lap; the same was true of Lancia, whose breakdown was irreparable.
   Hiéronymus (Austria) did not complete the third lap, while Burton (Austria) struggled with his tires for two laps; he stopped at the end of the second lap.
   Already Théry has started his fourth lap; leaning over his steering wheel, in the terrible detonations of his engine, he hurtles along the dark road, his car stuck to the road. Only Nazarri can worry him; he has, in fact, covered his first three laps in 5 hours 34 seconds. He is second.
   Barring accidents, Théry is out of reach. Continuing his race with clockwork regularity, he covers his last lap of the Circuit in 1 hr. 51 min. 56 sec., without losing an inch of ground on his competitors. He stops his car to an indescribable ovation.

   Covered in oil and dust, Théry lifted his goggles from the round cap that encircled his head and his eyes searched for someone: Brasier. The two victors embraced and Théry was forced to get out of his car and come to the middle of the stands, where thousands of voices cheered him.
   Almost torn from his car, Théry is brought to the minister, who graciously presents him with the academic palms, and this little purple ribbon seems to be the exact emblem of Théry’s modesty, which no success can intoxicate.
   The other arrivals follow one another and the Sports Commission announces the result.
   First, Théry (French), average per hour: 78 km 428, 7 hrs. 2 mins. 42 secs.; second, Nazzari (Italian), in 7 hrs. 19 mins. 1s.; third, Cagno (Italian), in 7 h. 21 m, 22 s. 3/5; fourth, Caillois (French), in 7 h. 27 m. 6 s. 2/5; fifth, Werner (German), in 8 h. 3 m. 30 s.; sixth, Duray (French) in 8 h. 5 m. 50 s.: seventh, De Caters (German), in 8 h. 11 m. 3 s.; eighth, Rolls (English), in 8 hr. 26 min. 42 sec. 1/5; ninth, Earp (English), in 8 hr. 27 min. 29 sec. 1/5; tenth, Braun (German), in 8 hr. 33 min. 53 sec.; eleventh, Bianchi (English), in 8 hr. 8 min. 39 s. 2/5.
   These are the brutal figures: some comparisons are interesting: the three French riders finished in the same order as in the qualifiers and Théry took 32 minutes less to complete the course.

   A word about the course: its difficulty, its bends, its very danger, put the drivers on such high alert that they sacrificed everything to caution.
   At the weighing of Théry’s car after the race, Mr. Edouard Michelin said, speaking of the Circuit: “It’s a real tire grater.” The drivers were so aware of this that, as we said above, Lancia had planned its race so as to be able to change all four tires on each lap. Fortunately for us, Lancia was stopped by an irreparable radiator failure. Théry, on the other hand, did not have to change until after the second lap, and he did so despite the news that Lancia was on his tail: in less than 4 and a half minutes, his Michelins were changed, and they had to finish his last two laps of the circuit. So it is more than a driver that we have to congratulate Théry for, he is a first-rate mechanic and tactician.
   If our drivers have asserted their unbeatable mastery, French industry has also affirmed the high quality of its production; it has succeeded in making the car a true marvel of precision mechanics, solid, robust and flexible. Foreign competitors bow down to such superiority and proclaim themselves that France is unbeatable in this field… as in so many others.
L. LUCIEN FAURE.

Photo captions.
LANCIA ASKS HOW MUCH HE LEADS THÊRY
Car races like the ones just held at the Circuit d’Auvergne are as exciting for the spectators as for some of the drivers. Having set off fifteen minutes after Théry, Lancia, whose Fiat was going terribly fast, was worried about his lead at the Laqueuille stop, and it was not until an hour later that he managed to catch up with Théry, only to be overtaken again a hundred kilometers further on.
Page 571.
Before the start, at Laschamps
The less strict instructions meant that a crowd of friends, photographers and journalists were able to get onto the road to watch the start more closely.
Mr. Clémentel, Minister of Colonies.
The Minister of Colonies is originally from Puy-de-Dôme; his influence contributed greatly to the choice of the Circuit d’Auvergne. He followed all the ups and downs of the race with a watchful eye; behind him is Mr. Joly, prefect of Puy-de-Dôme.
Page 572.
H. Fournier. – Michelin. – Prade. – Clément. – De Knyff. – Tampier.
The start of the defending champion. – Théry’s car is the most surrounded; everyone wants to shake the champion’s hand.
The Duke of the Abruzzi. – The brother of the King of Italy came to the Cup by road in his 50-chev. Panhard et Levassor.
The start of the second in the Cup. – The representatives of Italy, very numerous at the start, kept their champions company until the last moment.
Page 573.
Silhouettes of the Competitors. – The Baron de Caters. – Incomparable in his composure, calm and courtesy.
Théry and his mechanic Muller. – The calm and resolute victors patiently await the end of a five-minute spacing stop at Laqueuille.
Alexandre Burton. – The oil, dust and pulveranto have made him unrecognizable.
Cagno. – Mechanic of the Queen of Italy, with iron energy. – Jenatzy. – As ardent as Théry is cold.
Page 574.
Two breakdowns.
Caillois is stopped by over-greasing his engine; a simple cleaning of his igniters allows him to set off again immediately. The last competitor had not left Laschamps when a phone call brought news that Jenatzy, the man to fear most, had been stopped near Laqueuille.
The same bend by three cars.
Here are three cars taking the same bend. The first, that of Bianchi (no. 14), very low, seems to be racing along the curb; the second, that of Nazzari (no. 16), very powerful and very high, is slightly off course; the third, that of Caillois (no. 7), takes the bend in such a way as to avoid the rut in the road.
Page 575.
The hum of the replaced tire.
In a race, any loss of time means kilometers; instead of a pump, even a mechanical one, a shell full of compressed air is used to inflate the tires,
Werner changes tires on the road himself.
Werner, like his fellow countrymen, was the victim of numerous tire accidents. Too far from a depot, he had to carry out repairs himself, during which, moreover, Théry overtook him.
The spare tires. – The driver may need to replace a tire on the way. A front tire and a rear tire are placed at the back of the car, securely fastened with straps.
The safety bolts. – To withstand the Circuit’s terrible bends, the tire beads must be held securely in the rim. This is the role of the safety bolts.